La crise au Mali constituera le fil rouge des
entretiens du président français, notamment avec le Sénégalais Macky
Sall à Dakar et la vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement annoncés
au XIVe sommet de la Francophonie de Kinshasa.
La France entend jouer les chefs de file sur ce dossier
qui pourrait déboucher sur le déploiement d'une force panafricaine
visant à réunifier un pays dont la partie Nord est occupée par des
islamistes radicaux.
Ancienne colonie française dont Paris salue le
processus démocratique depuis l'indépendance, le Sénégal est la première
étape du chef de l'Etat, qui sera notamment accompagné par le ministre
des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Le discours que François Hollande doit prononcer
vendredi à l'Assemblée nationale sera analysé comme une réplique au
discours controversé prononcé par Nicolas Sarkozy en juillet 2007 à
l'université de Dakar.
"L'homme africain n'est pas assez entré dans
l'Histoire", avait-il déclaré, provoquant une polémique sur le regard
porté par la France sur le continent et ses anciennes colonies.
L'idée d'un "contre-discours" est contestée à l'Elysée, où l'on affirme que ce n'est "pas un sujet".
"Il ne s'agit pas de réparer, mais de porter notre
vision de l'Afrique", assure un conseiller élyséen, même si la ministre
déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, a déclaré jeudi dernier
que "l'Afrique a été humiliée et la France a aussi été humiliée par le
discours de Dakar".
"Tout le monde a vu que le style du président n'était pas celui de Nicolas Sarkozy", ajoute un autre proche.
DROITS DE l'HOMME
François Hollande s'en est lui-même expliqué mardi lors d'une conférence de presse avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon.
"Je ne vais pas en Afrique pour me différencier", a-t-il dit. "Je vais en Afrique pour porter un message, celui de la France, aux Africains. Un message de confiance en leur avenir, de solidarité en faveur de leur développement, un message de d'amitié car nous avons besoin d'une Afrique dynamique".
Autre contraste avec son prédécesseur, le président français ne sera pas accompagné de chefs d'entreprises lors de son court voyage, qui ne comprend qu'une longue journée dans chaque pays.
Ajouter une dimension économique à ce voyage "brouillerait le message", explique une conseillère du président.
François Hollande est attendu de pied ferme à Kinshasa, où il compte tenir un discours de fermeté sur la défense des libertés dans un pays en proie à l'instabilité depuis une quinzaine d'années.
Signe qu'il ne compte pas mâcher ses mots dans la capitale congolaise, où il s'entretiendra avec le président Joseph Kabila, François Hollande a évoqué mardi à propos de la RDC une situation "tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie et de la reconnaissance de l'opposition".
DOUCHE FROIDE EN RDC
Des propos qui ont fait l'effet d'une douche froide en
RDC, où le porte-parole du gouvernement a déploré "une évaluation qui ne
correspond à aucune réalité".
"Nous pensons qu'il a besoin de compléter son
information, ce qui rend son voyage très utile parce qu'il se rendra
compte qu'il n'y a pas un pays en Afrique qui donne d'aussi larges
possibilités d'expression et d'organisation à l'opposition", a ajouté
Lambert Mende.
François Hollande avait conditionné sa venue en RDC à
une amélioration de la situation des droits de l'homme dans ce pays,
théâtre en 2011 d'élections controversées sur fond d'instabilité à la
frontière Est, où sont massés deux millions de réfugiés.
Le président français a finalement choisi d'y aller,
estimant plus utile de s'exprimer sur place plutôt que de pratiquer la
politique de la chaise vide.
Il entend insister sur les valeurs défendues par la
France et le monde francophone -bonne gouvernance, démocratie, lutte
contre la corruption et respect des droits de l'Homme.
"On espère faire en sorte que la trajectoire s'inverse,
et que les prochaines élections se passent mieux", dit-on à Paris.
Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande,
sera du voyage. Son programme prévoit notamment, à Dakar, un déjeuner
avec l'épouse du président sénégalais. Elle rencontrera à Kinshasa des
représentants des enfants des rues et visitera un hôpital spécialisé
dans les soins contre le paludisme.
Edité par Yves Clarisse
Un pensée pour notre président qui sera demain à Kinshasa, proche de nos filles.
RépondreSupprimerBonne soirée Catherine.
Arielle
Bonjour Arielle, je vois que toi aussi tu suis le voyage (en pensée). Souhaitons que samedi se passe aussi bien que vendredi...
SupprimerPas de nouvelles....
CAT